DO-cartographie/chapitres/chapter3.tex.bak

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\chapter{Développements}\label{developpements}\index{outils spécifiques}
Cet atelier de cartographie et informatique appelle de multiples remarques dont voici les principales.
\section{Investissement}
Tout d'abord, il faut relever une bonne mobilisation des élèves dans la construction des cartes. On peut dire que la raison de cet investissement a tenu dans la liberté de choisir leur sujet. En effet, ils ont ainsi pu exprimer leur propres préoccupations.
Malheureusement, il faut aussi remarquer que les sujets choisis pouvaient soit mal se prêter à la représentation cartographique, soit permettre de détourner le travail cartographique lui-même au profit de techniques déjà maîtrisées par les étudiants sur lesquelles ceux-ci vont se focaliser en minimisant l'importance de leur carte. Ainsi, le recours à la vidéo, le recours à PowerPoint pour préparer une présentation orale et même le recours au texte dans le cas des comédies musicales ou des cartes de points d'intérêt.
Si la création de cartes passe nécessairement par l'utilisation de contenu qu'il faut parfois créer par soi-même, à l'instar de la pertinence du choix des informations à présenter sur une carte, il est nécessaire de parvenir à un juste équilibre entre le travail portant sur le contenu et celui relatif à la représentation spatiale de celui-ci. On peut regretter par exemple un gros travail de représentation de l'évolution des continents au détriment d'une nécessaire légende chronologique.
Il faut reconnaître cependant la difficulté de beaucoup de jeunes à anticiper les problèmes informatiques. En voyant ainsi trop grand, il perdent de vue des éléments qui sont pour eux au départ secondaires, mais qui manquent finalement.
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Une autre tendance est au rejet de la complexité. Dès qu'un logiciel présente de la complexité, il est simplement déclaré mauvais et soit on en change au profit d'un autre qu'il faut réapprendre, soit il devient la raison de mauvais résultats. On pouvait reprocher autrefois à son crayon d'être le mauvais outil pour éviter d'avoir à se reprocher sa mauvaise utilisation. Aujourd'hui, il en est de même avec les logiciels dont l'utilisation ne va pas immédiatement de soi.
La qualité des travaux tient donc finalement dans la pugnacité nécessaire pour parvenir au but, dans le choix des sujets et dans une bonne perception des différentes étapes nécessaires pour parvenir au but dans un temps donné.
\section{Connaissances}
Les étudiants de ce cours de cartographie et informatique avaient préalablement suivi un cours d'informatique générale. Diverses notions comme les communications, la sécurité, les bases de données, les types de fichiers et la programmation des logiciels ont été abordées à l'occasion de ce premier cours.
Ce cours a été utile essentiellement en ce qui concerne la différence entre images vectorielles et raster (bien qu'il faille préciser que le mot \emph{raster} est propre à la cartographie et que son identité avec celui de \emph{bitmap} sensé être connu ne va pas de soi) et par une rapide introduction aux logiciels propres à ces deux catégories d'images que sont Gimp et Inkscape.
Malgré cela, il faut bien reconnaître que la spécificité des logiciels de cartographie (Qgis, Umap, OpenStreetMap) demande un temps d'apprentissage de leurs principales fonctions. Cela implique une nécessaire curiosité, un esprit d'initiative pour les découvrir qui ne va pas non plus de soi. Idéalement, une introduction plus approfondie que celle réalisée serait intéressante pour les élèves ayant choisi ces logiciels spécifiques.
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Ce constat légitime un cours d'informatique plus particulièrement orienté sur une discipline et l'étude des logiciels qui lui sont associés dans leurs fonctionnalités. Car, avant de se rendre compte du rôle des algorithmes pour masquer les blancs des cartes thermiques (voir \cite[\og Du globe virtuel au terrain~: une plongée dans la fabrique des données naturalistes. Plus particulièrement la figure \og Algorithme pour la génération d'une carte de chaleur \fg, pp. 190,1901\fg{} ]{Noucher}), il faut bien se rendre compte des fonctions existantes dans ce type de logiciels et donc pour une discipline spécifique.
Si le sens d'un cours de cartographie pour des élèves d'option spécifique physique et application des mathématiques reste parfaitement défendable comme un exemple de l'adaptation des logiciels en fonction des besoins et en tant que support de la valeur indéniable de l'interdisciplinarité, il est évident que le lien qui pourrait exister entre la discipline étudiée au cours d'informatique et l'option spécifique serait un atout important pour une spécialisation des études. Reste à savoir si, dans une école de culture générale, celle-ci est à promouvoir.
\subsection{Cartographiques}
Les connaissances cartographiques préalables des élèves étaient relativement modestes. Si l'utilisation de cartes était familière pour eux, leur conception théorique ne fut abordée que par l'introduction faite pendant le cours de cartographie et informatique.
\subsection{Informatiques}
Essentiellement, deux logiciels de cartographie ont été utilisés~: Umap et Qgis. Ces deux programmes sont très différents.
\subsubsection*{Umap}
Le premier est basé sur OpenStreetMap et est relativement simple. Il permet de construire une surcouche géométrique à différents fonds de cartes. On peut ainsi positionner des \emph{POI}, soit des points d'intérêt qui peuvent être munis d'une description écrite ou imagée, des lignes ou des surfaces (voir les figures \ref{carte:merveilleschxfds}, \ref{carte:menihrsbretagne}, \ref{carte:pollutionoceanique}, \ref{carte:comediesmusicales} et \ref{carte:voyagetedjikistan}).
Ce programme est apprécié en raison de sa simplicité et du fait qu'il permet de partager le résultat sans difficultés.
Mais, si on peut constater à la figure \ref{carte:comediesmusicales} l'utilisation de plusieurs couleurs pour référencer les comédies musicales, aucune image ni surtout légende n'est fournie dans ce travail. Au contraire, de la carte des menhirs de Bretagne (figure \ref{carte:menihrsbretagne}) qui présente la légende de la figure \ref{fig:legendeumap} à l'arrivée sur le site, mais ne discrimine pas les éléments par des POI colorés.
\begin{figure}
\centering
\includegraphics[width=0.5\textwidth]{LegendeUmap}
\caption{Une légende à l'ouverture du site\label{fig:legendeumap}}.
\end{figure}
Ainsi, les possibilités de mise en forme des informations sur Umap ont-elles été finalement peu utilisées. On trouve dans un seul cas (voir figure \ref{carte:pollutionoceanique}) des éléments graphiques de type polygonaux pour décrire les \og continents \fg{} de plastique. En outre, les élèves se sont plaints de ne pouvoir remplacer ces polygones par des cercles qui leur semblaient plus appropriés. Mais aucune discussion ni sur la pertinence d'une représentation des surfaces de microplastiques par des cercles, ni sur la symbologie de ces éléments n'est apparue dans leur travail final. Quant à des recherches sur la manière de pouvoir la changer, rien n'a été fait. On constate ainsi non seulement une approche des logiciels fondée sur l'utilisation exclusive d'un logiciel, sans aller chercher plus loin ou sans se renseigner sur comment importer des éléments provenant d'autres logiciels, mais d'avantage que cela, cette approche exclusive est limitée par les outils fonctionnels sans avoir à comprendre quoi que ce soit. S'il est nécessaire d'aller chercher dans les différents paramètres, beaucoup abandonnent en assumant leur non-compétence ou en la reprochant au programme.
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Dans le cas d'Umap, la réponse au problème de gestion de la forme des surfaces tient dans une extension nommée \emph{Leaflet} dont une introduction se trouve en annexe \ref{annexe:leaflet}, page \pageref{annexe:leaflet}. Mais des outils plus simples permettant de réaliser un cercle par exemple existent aussi : \url{https://www.freemaptools.com/radius-around-point.htm}. Ils nécessitent cependant de comprendre comment exporter/importer ces formes et donc de la lecture.
\subsubsection*{Qgis}
Ce logiciel est un monument dédié à la cartographie. Les possibilités qu'il offre sont si nombreuses que son abord en devient difficile. Il est cependant incontournable pour produire des cartes papier et, moyennant une petite introduction, il est possible de le faire utiliser par des étudiants.
Les travaux des paragraphes \ref{para:orientationspolitiques} et \ref{para:niveauxdevie} ont ainsi été réalisés avec Qgis. Comme dans le cas du travail sur l'urbanisation neuchâteloise (paragraphe \ref{para:urbanisationneuchateloise}), le premier problème a été de trouver le fond de carte adéquat. Or, les immenses possibilités de Qgis en terme de types de couches ont nécessité une aide pour trouver un fond de carte exploitable par Qgis des frontières des pays. La différence entre couche raster et vectorielle étant nouvelle pour les étudiants, les recherches n'ont pas été faciles.
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Une fois le fond de carte trouvé, c'est le logiciel qui fut source de problèmes. Avec un grand nombre de pays, trouver où attribuer la bonne couleur à chacun et changer manuellement celles-ci a mené à des interrogations intéressantes sur les moyens de le faire automatiquement et donc sur la présence d'une base de données qui pourrait indiquer la couleur à partir d'un chiffre, par exemple.
Parallèlement, avec autant de pays, le problème de la longueur de la légende s'est posé et consécutivement celui de l'enclassement par niveaux de couleurs. Les élèves ont ainsi pu se rendre compte de l'importance d'une légende bien construite et de la difficulté à la réaliser.
Dans le cas du travail sur les niveaux de vie (paragraphe \ref{para:niveauxdevie}), les difficultés à découpler la légende de la liste des couleurs des pays ont été telles (pourtant quelques clicks) que les élèves ont proposé de la faire « manuellement » en prenant une capture d'écran de la carte et en y superposant l'image d'une légende réalisée avec un logiciel de dessin. Si ce n'est pas ce qui a été réalisé finalement, le document remis était une capture d'écran, montrant une très mauvaise compréhension des finalités de Qgis.
\subsubsection*{Graphismes et bases de données}
Autant Umap que Qgis sont des logiciels essentiellement orientés interface graphique et non ligne de commande. Soit dit en passant, ce n'est pas le cas de Leaflet, sans pour autant que le constat suivant ne trouve de solution avec celui-ci en raison de l'utilisation du langage JavaScript, orienté serveur, qui déporte le problème sur l'échange de fichiers.
À part pour les travaux réalisés avec Qgis, qui ont mené les élèves à interroger et à modifier la base de données associées aux fonds de cartes utilisés, il faut constater que la plupart des travaux réalisés se sont surtout focalisés sur le graphisme des cartes au détriment de l'analyse de données.
De ce point de vue, c'est le travail de Maëlle et Charlotte (paragraphe \ref{para:urbanisationneuchateloise}) qui sort du lot. En effet, l'analyse spatiale y est couplée avec une analyse des données approfondie et même une critique de celle-ci très intéressante.
C'est aussi le travail de Mathilde et Hélène sur les pollutions océaniques (paragraphe \ref{para:pollutionsoceaniques}, page \pageref{para:pollutionsoceaniques}) qui se base sur une analyse d'événements bien référencés sans pour autant être en relation directe avec une représentation de l'ampleur des phénomènes, par exemple en dimensionnant les « continents » de plastiques sur la base d'éléments factuels.
Dans une moindre mesure, et ce n'est probablement pas un hasard, les travaux utilisant Qgis ont aussi abordé les données permettant la représentation, par les couleurs politiques et les niveaux de vie.
Pour les autres travaux, si l'analyse de données est moins évidente, elle transparaît cependant en arrière plan comme dans les cartes Umap où les POI choisis traduisent évidemment la recherche de données et une analyse des éléments choisis. On peut penser aux menhirs, aux parcours touristiques, comédies musicales ou merveilles chaux-de-fonnières.
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Enfin, certains travaux, comme Ganymède, Panomatricks et le Parc d'attractions, se sont simplement abstenus de données pour privilégier la représentation graphique. On est là plus dans une cartographie artistique, même si un élément cartographique typique comme la légende est présent.