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\chapter{Introduction}
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Le propos du présent document est de rendre compte des travaux en \og Cartographie et informatique\fg{} réalisés pendant plusieurs années au cours éponyme du lycée Blaise-Cendrars.
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Nous étions deux enseignants, l'un géographe et l'autre informaticien, tous deux passionnés de cartographie. En proposant ce cours, essentiellement faits de projets réalisés par des élèves en groupes de deux, l'idée était de faire comprendre ce qu'est une carte à travers sa réalisation pratique.
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Plusieurs ouvrages théoriques nous ont menés sur cette voie. Il s'agit de~:
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\begin{enumerate}
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\item[Cartographie radicale \cite{Zwer}], un ouvrage fondamental très bien illustré, courageux dans son propos sur l'engagement des cartes par opposition à leur prétendue neutralité scientifique et d'une clarté lumineuse à tout propos.
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\item[Ceci n'est pas un atlas \cite{Orangotango}], un ouvrage atypique engageant des groupes de cartographes de tout type dans un mouvement de contre-cartographie comme outil d'information et de luttes sociales. Cet ouvrage contient un \og Petit manuel de cartographie collective et critique \fg{} permettant une initiation à la contre-cartographie particulièrement pertinente.
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\item[Opérations cartographiques \cite{Besse}], un ouvrage portant sur la création de cartes au sens général du terme, puisque la problématique de la construction de cartes de parcours y est abordée.
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\end{enumerate}
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Ces ouvrages ont déterminés nos choix d'une cartographie dont le formalisme aurait pu limiter les élans, d'une cartographie où \og tout est cartographie \fg{} du moment que l'espace est dans l'image. La liberté était donc de mise tant au niveau du sujet que des outils. Cependant, cet atelier étant orienté informatique, évidemment que les outils de productions se sont finalement situés dans le registre informatique.
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\section{Dotation horaire}
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Chaque atelier a duré la moitié d'une année scolaire, soit environ dix-neuf semaines, à raison d'une heure et demie par semaine, c'est-à-dire environ 29 heures. Sur ces heures, une heure et demie a été consacrée à une introduction générale, une autre heure et demie à une introduction à la cartographie et une dernière heure et demie à une introduction aux logiciels de cartographie. Finalement, trois heures ont été consacrées à une présentation orale de chaque travail et une heure et demi à la conclusion de l'atelier. On peut donc considérer que les travaux ont été réalisés en une vingtaine d'heures au maximum.
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\section{Cartographie}
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%Cette introduction a été donnée par l'enseignant en géographie. L'objectif était de présenter l'intérêt que les élèves pouvaient porter à la cartographie, plutôt que les techniques cartographiques. Ainsi, ce fut plus une présentation de différents types de cartes, plutôt qu'un cours de bonnes pratiques.
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Pendant longtemps, la géographie et indirectement la cartographie ont été des disciplines d'inventaires dont le seul but était de situer les lieux, les faits et les phénomènes. Mais cette vision était évidemment limitée car on ne parlait pas d’utilité opérationnelle de la cartographie. Aujourd’hui, par contre, le marché de la carte et son utilisation médiatique se sont considérablement accrus. La maîtrise de l'outil cartographique est devenue un enjeu primordial dans tous les domaines se préoccupant de la connaissance et de la gestion des territoires.
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Et c’est avec le développement de l’outil informatique que la cartographie a vécu une expansion prodigieuse. D’informative elle est devenue véritablement utile. L’utilisateur, le décideur, le planificateur ont pris conscience de ses qualités d'aide à la décision et à la gestion, de support de communication, d'analyse ou encore de simulation. Grâce à l’informatique, la carte est sortie de son confinement et s’est ouverte à de vastes champs d'application. Inversement, l’informatique s’est nourrie de cet énorme potentiel qui est celui du territoire et a offert théoriquement à tous la possibilité de concevoir une carte. A titre d’exemple, les deux jeunes concepteurs allemands de Terravision, à l’origine de Google maps, ont créé au début des années 90 une première cartographie interactive de la Terre.
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Toutefois, la cartographie ne s'improvise pas. Elle s'apprend, s’exerce, s’expérimente et le produit fini ne sera efficace que s’il assure au lecteur un maximum de clarté et de rapidité de compréhension. C’est un outil fondamental de la géographie, qui utilise un langage visuel. Et ce qui la rend particulièrement intéressante est qu’elle est à la fois une science, un art et une technique.
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Une science, car ses bases sont mathématiques, notamment en ce qui concerne la détermination de la forme et des dimensions de la Terre. La question du report technique de la surface courbe de la Terre sur un plan (la carte) grâce au système des projections est un enjeu mathématiquement passionnant. Toutefois, cela ne fait de la carte qu’une interprétation de la réalité car celle-ci, même précise et fiable, ne propose qu’un reflet du réel.
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C'est un art, car en tant que mode d'expression graphique, la carte doit présenter des qualités de forme (esthétique et didactique grâce à la clarté du trait, à son expressivité et sa lisibilité) afin d'exploiter au mieux les capacités visuelles du lecteur. Cela exige de la part du concepteur et du réalisateur des choix dans la représentation.
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Enfin, c’est une technique, car elle nécessite d'amont en aval l'emploi d'instruments dont les progrès ont bouleversé toute la filière cartographique (photographies aériennes, satellites, ordinateurs, impression et diffusion, etc.).
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Dans le cadre du cours de DO informatique, les cartes sont considérées comme des instruments de connaissance, elles traitent une thématique spécifique et peuvent revêtir une multitude d’aspects différents. Cette diversité est à la fois une richesse et une difficulté : le champ des possibles peut être à prime abord vertigineux. Mais quelle que soit la technique que vous utiliserez, l’essentiel demeure le point suivant : le cartographe est un auteur qui propose un message au lecteur.
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Un mot encore sur l’informatique : son apparition dans le domaine de la cartographie est déjà ancienne puisque les premières cartes par ordinateur datent du début des années 60. Néanmoins, à cette époque, la technologie encore balbutiante et surtout les obstacles financiers empêchaient l'expansion de la cartographie par ordinateur qui ne concernait qu'un noyau de spécialistes. Depuis, elle s'est perfectionnée sans cesse si bien qu'aujourd'hui, concevoir une carte sur ordinateur est en passe de devenir un acte ordinaire, et la possibilité de réaliser des cartes originales est devenue infinie. En effet, en alliant la puissance de calcul et la puissance graphique de l'ordinateur et des logiciels, de nouvelles cartes sont nées, très difficilement concevables à la main : il s'agit par exemple des anamorphoses et des cartes en « 3D » qui permettent d'analyser des phénomènes spatiaux difficilement perceptibles, voire inconnus.
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Mais cette maîtrise technique ne masque en rien ce qui fait l’originalité et le regard de chaque étudiant(e) attiré(e) par un phénomène spatial, une idée artistique originale, un territoire à investiguer. L’être humain garde le cap, fait des choix et en créant une carte, il laisse une empreinte originale. C’est à cela que le cours de DO informatique vous propose de vous consacrer.
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\section{Logiciels de cartographie}
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Cette introduction a été donnée par l'enseignant en informatique.
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Une priorité aux logiciels libres a permis de montrer qu'aujourd'hui ces logiciels sont de meilleure qualité que leurs homologues propriétaires, qu'ils couvrent tous les domaines de la cartographie et qu'ils permettent une meilleure compatibilité en terme de formats d'exports et sont généralement bien plus multi-plateforme. Cependant, le choix du logiciel restait celui des élèves.
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Plusieurs logiciels tant généralistes que dédiés à la cartographie ont été présentés sans entrer dans les détails de leur présentation. Il s'agit de~:
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\begin{description}
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\item[Gimp] pour la manipulation des rasters (png, tiff, \dots). La différence entre logiciels de manipulation de fichiers bitmap (composé de pixels) et de fichiers vectoriels (construits mathématiquement) a été présentée à cette occasion.
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\item[Inkscape] pour la manipulation d'images vectorielles (svg).
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\item[OpenStreetMap/Umap] pour les possibilités de cartographie directement sur OpenStreetMap ou pour des cartes personnalisées avec Umap.
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\item[Qgis] pour une découverte d'un logiciel fortement dédié à la cartographie.
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\end{description}
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La présentation de ces logiciels a été si rapide qu'on pourrait presque parler d'évocation. L'idée était de laisser les élèves découvrir par eux-mêmes ces logiciels après un choix déterminé par leur projet et en discutant avec l'enseignant d'informatique.
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\section{Critique}
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On trouvera au chapitre \ref{developpements}, une rapide présentation des problèmes rencontrés au cours de la construction des cartes, une critique générale des prémisses présentés ci-dessus et une analyse de ce que l'ensemble des travaux peut nous dire quant aux regards portés par les étudiants sur le monde. |